MARCHE DE MONTPOUPON.

Montpoupon !

   Le mot est doux, le mot est rond, il a la saveur d’un bonbon !

   Si, en plus, on dit que d’un château c’est le nom, alors là,  on y croit pour de bon !

   Mais revenons sur terre, ou plus précisément sur la départementale 511.

   Après avoir dépassé Céré-la Ronde, le voilà s’offrant à notre regard médusé, ce fringuant bâtiment classé monument historique en 1966.

   Mais pas tout de suite la visite ! Nous sommes là pour aérer nos poumons et fouler d’un pas allègre l’un des trois circuits préparés avec maestria par nos organisateurs-marcheurs de l’ANR 41, pleins d’idées et de surprises pour nous pauvres marcheurs de base.

   La grande marche, qui a débuté à 9 heures, foule le sol humide dans les sous-bois du parc de 20 hectares depuis une heure déjà. Quelques biches se laissent apercevoir furtivement donnant vie à ces bois endormis. Une demi-heure plus tard, la seconde marche s’empare des lieux, avec détermination, puis 10 heures, c’est le départ des randonneurs du dimanche, harnachés comme pour la grande traversée,  avec gourde et petites pâtes de fruits pour ne pas tomber d’inanition …

   Un instant marchant en bord de route sous l’œil maternel et attentif de Christiane, qui prévient si besoin de l’arrivée d’un véhicule, la petite douzaine rentre dans la forêt.

   La traversée de ruisseaux se fait sans encombre même si une main rassurante n’est pas boudée !

   Les chemins détrempés et défoncés par des engins de travaux forestiers rendent la déambulation hasardeuse. Mais tout se passe bien. Les bruyères magnifiques illuminent nos regards et au détour d’un chemin, la magie du lieu : la maison de blanche neige et les sept mains,  superbe gîte destiné aux amoureux de logements insolites, au fond des bois, non loin du Moulin du ruisseau du Bouillon.

   Puis le voilà à nouveau ce beau château renaissance qui montre son plus beau profil.

   Le promontoire rocheux sur lequel fût érigé le château choisi à l’époque de Charlemagne par  le clan germanique des Popponides. D’où le Monts Poppo, qui par déformation deviendra Montpoupon.

   C’est par le castelet datant de François 1^er que nous accédons dans la cour du château qui a une longue et belle histoire.

   Sur une place forte du moyen âge propriété de Philippe de Prie, il est reconstruit au XVI° siècle dans l’esprit renaissance Aymar de Prie ayant ramené d’Italie  en compagnie de François 1^er, le style et les idées renaissance.

   Une superbe dépendance du château décorée de tableaux et trophées de chasse est mise à la disposition des 70 adhérents. Une halte au traditionnel et incontournable  canon destiné à revigorer les futurs candidats aux olympiades dans la rubrique « marche »,   accueille les six nouveaux retraités. Le jus de pomme tout frais et artisanal de Bernard et Jeannine emporte tous les suffrages, et les accompagnements gourmands trouvent toujours amateurs.

   Après un repas tiré des sacs, dans une grande convivialité, le groupe se scinde en deux pour visiter le château et les jardins.

   En 1920 le château est modernisé, électricité, eau courante,  téléphone,  chauffage, en font une demeure de tout confort, qui font qu’il sera habité sans interruption.

   Fille unique de Bernard et Thérèse de la Motte Saint-Pierre, Solange de la Motte Saint-Pierre, née en 1918, décédée en 2005, avait décidé en 1971 d’ouvrir ce domaine au public. Première bachelière de France en 1935, puis 1^ère licenciée en droit, en 1939 à l’âge de 21 ans, cette femme très cultivée et sportive, n’a pas laissé de descendants directs.

   C’est son petit-neveu, Amaury de Louvencourt qui hérite du domaine, acheté par l’arrière- grand-père de Solange, Jean-Baptiste Léon de la Motte Saint-Pierre en 1857.

   Voilà un peu de sport, un peu de souvenirs, un peu envie de faire une autre marche dans l’ambiance de l’ANR 41 le 7 novembre prochain à Saint Aignan.

Sylvette N.