C’est par une réelle journée de printemps que s’est déroulée notre marche du mois de mars ce qui a parfaitement motivé les 85 marcheurs répartis sur les 3 circuits proposés. Il est vrai que les circuits ont été volontairement « réduits » car le parcours de la visite de l’après-midi nous avait incités à jouer la prudence.
Nous partons tranquillement du centre de Houssay notre lieu de rendez-vous et profitons de beaux paysages vallonnés de la vallée du Loir, nous sommes sur le coteau et à l’horizon se dessine le village des Roches l’Evêque et celui de Montoire sur le Loir. Notre parcours continue pour nous conduire vers le village de Saint-Rimay où, pendant une pose, il nous est possible d’admirer la petite église. La balade se continue sur des chemins un peu « pentus », à travers champs verdoyants, ce qui réduit notre cadence mais tout le monde suit.
Nous passons à proximité du château d’eau et le clocher de l’église de Houssay est en vue, là-bas nous apercevons le groupe des marcheurs partis après nous sur le petit parcours et c’est ensemble que nous rejoignons notre point de départ.
Il est l’heure maintenant pour tous de nous diriger vers l’Auberge d’Houssay où un excellent repas nous a été préparé par Laëtitia et Guillaume qui nous accueillent en toute simplicité. Le service est rapide et c’est une bonne chose car il faut faire vite, nous sommes attendus par 2 guides pour la visite du tunnel de Saint-Rimay et vivre une page d’histoire qui malheureusement n’est pas très glorieuse.
Long de 509 mètres, le tunnel de Saint-Rimay se situe sur la ligne ferroviaire Blois – Pont-de-Braye ouverte en 1881. il convient toutefois d’être prudent pour s’en approcher car des trains y circulent encore : le train touristique de la Vallée du Loir, mais aussi de lourds convois de fret et de céréales qui roulent à vitesse réduite, il est d’ailleurs formellement interdit de traverser ce tunnel.
Durant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation allemande de la France, la gare de Montoire-sur-le-Loir, située à moins de 5 kilomètres du tunnel fut choisie comme lieu de stationnement du train d’Adolf Hitler pour les entrevues que ce dernier eut avec Pierre Laval le 22 octobre 1940 . La gare présentait l’avantage de ne pas être très éloignée du trajet Paris Hendaye. Hitler, qui venait vainement de tenter de convaincre Franco à entrer en guerre, remonte de Hendaye vers l’Allemagne. Une rencontre avec Pétain est ensuite organisée à Montoire le 24 octobre et, si besoin, le train blindé du Führer pouvait se replier dans le tunnel de Saint-Rimay, parfaitement protégé en cas d’attaques aériennes (qui ne surviendront pas).Deux gigantesques portes blindées d’une cinquantaine de centimètres d’épaisseur seront posées à chaque entrée du tunnel.
Trois ans plus tard, les Allemands décident de le fortifier pour y installer un quartier général (le W3) de repli à l’usage du commandement, en cas de débarquement sur la côte Atlantique. C’est le groupe de génie civil et militaire Todt qui se charge des travaux. L’ensemble est constitué de deux importants bunkers, d’une centrale électrique, d’un central téléphonique administré et géré par des femmes Allemandes (les souris grises) , de nombreuses constructions : stands de DCA, abris, puits, citernes, murs pare-éclats abritant des baraques. Pendant quatorze mois, les troupes allemandes occupèrent les lieux et firent édifier différentes installations par de nombreux ouvriers volontaires, prisonniers de guerre ou requis, français ou étrangers. Le chantier prit fin en août 1943. Les collines environnantes ( Villavard, Lunay et les Roches l’Evêque) furent équipées d’observatoires, de blockhaus et de plateformes prévues pour des pièces de DCA (jamais posées). Côté nord du tunnel, deux épais blockhaus sont construits pour en défendre l’accès. Ils sont équipés de sas de protection contre le gaz. Tout autour, des emplacements d’affûts de batteries antiaériennes sont disséminés sur les hauteurs. Dans le tunnel, un train bureau disposant des moyens de transmission ultramodernes est directement relié à Berlin.
Mais le quartier général ne sera jamais achevé et le W3 de Hitler jamais installé. Les Allemands ont compris que le débarquement allié se ferait plus au nord. D’ailleurs, le tunnel n’a jamais subi la moindre attaque aérienne. Nous devons encore monter un dernier petit « raidillon » pour redescendre vers nos voitures étant donné qu’il nous est défendu de faire la traversée du tunnel
Pour découvrir tous ces différents sites il nous a fallu tout de même parcourir près de 6 Kms ce qui nous a tout de même bien occupé, la journée s’est terminée vers 18H30. Pour cette marche il nous a été agréable d’accueillir Michel un nouvel adhérent à qui nous souhaitons la bienvenue.
Je tiens, à nouveau, à remercier les organisateurs pour le formidable travail qu’ils assurent dans la recherche des différents parcours et l’organisation parfaite de cette journée et vous donne rendez-vous le 18 avril, date de notre prochaine marche qui se déroulera à Villeny en après-midi.
Alain G.